Le mercredi 23 septembre, à l’âge de 94 ans, est décédé subitement Thea Borlase, de Canterbury Hall, mais autrefois de Lewisville.
Thea cultivait une appréciation pour la vie, un ardent désir d’améliorer la condition humaine et une passion pour les arts. Elle estimait que l’expression créative était le meilleur moyen de combattre un grand nombre des défis qui se posent à notre époque – inégalités, injustice et pauvreté. Ses attentes étaient très élevées, ce qui explique que les artistes se figeaient souvent sur place quand ils constataient sa présence dans l’auditoire. Thea est née à Londres, en Angleterre. Elle était l’enfant unique d’Anna May Shallberg, gouvernante australienne, et de Walter Mitchell, capitaine de la Marine. Elle a perdu son père à l’âge de deux ans, et sa mère, soudainement démunie, a fait appel à une congrégation de religieuses en France pour la placer au pensionnat dès l’âge de 4 ans, afin de pouvoir travailler. Thea appelait cela la bienveillance providentielle, car son éducation dans plusieurs pensionnats, au cours de sa jeunesse, fut éclairée et lui a permis d’apprendre le français et l’allemand. Au début de la Deuxième Guerre mondiale, sa mère et elle demeuraient dans l’île de Wight et se sont toutes deux inscrites chez les WRENS (Service féminin de la Marine royale). Elle a largement participé à l’organisation du débarquement du Jour J sur les côtes de la Normandie. C’est alors qu’elle a rencontré son futur mari James Borlase, de Montréal, qui était capitaine dans l’armée canadienne.
En 1952, le couple s’est installé à Moncton et a élevé quatre enfants. C’est à cette époque que Thea s’est plongée dans la promotion des arts et des artistes, tant francophones qu’anglophones, le caractère bilingue de Moncton faisant sa fierté. Après le décès de son mari, elle a appris à conduire et a commencé à travailler à la CBC, à titre de critique d’art. Plus tard, elle est devenue la responsable en Atlantique du Conseil des arts du Canada et a fait la rencontre et la promotion de nombreux artistes du Canada atlantique. Elle a reçu maintes distinctions pour son bénévolat dans le domaine des arts, notamment le prix Ramon Hnatyshyn pour le volontarisme artistique dans les arts vivants, l’Ordre du Canada et l’Ordre de Moncton. Elle était fière d’avoir été la voix française hors champ de Flora MacDonald dans un film récent sur les travaux humanitaires de Flora. Thea considérait les arts comme une filière du changement social, surtout chez les jeunes. Elle comptait beaucoup sur les bénévoles du Théâtre Capitol et rien ne lui faisait plus plaisir que de brandir le laissez-passer permanent qui lui avait été accordé pour son travail dans ce théâtre.
Elle laisse dans le deuil trois enfants, Tim (Kathleen), de Pointe-du-Chêne, Jill (Gary), de Chandler en Arizona et Hugh (Peggy), de Moncton; neuf petits-enfants : Toma Dim (Matthew), en Angleterre, Lisa Gale (Tim), Cathy ter Bogt (Nathan) et Susie Collins (Matthew), en Australie, Sally Moore (Harry), en Arizona, Rachael Borlase, au Nigéria, Stephanie Campbell à New York, Harry Borlase (Sophie), au Labrador et Maghan Borlase, en Alberta, ainsi que onze arrière-petits-enfants. Elle est précédée dans la mort par son époux, Jim (1970), et sa fille Annabel (1997). Sa sagesse et son sens de la générosité manqueront beaucoup à toute sa famille, mais sa vie demeure le phare de toutes nos aspirations, tant professionnelles que personnelles. Thea était une personnalité publique, mais sa vie restait privée. Au lieu de funérailles, elle a demandé que des vêpres soient chantées dans sa paroisse de l’Église anglicane St. Andrew’s, sur la promenade Elmwood. Cet office réservé à la famille aura lieu lundi prochain. Les personnes qui souhaitent appuyer les passions de Thea peuvent faire des dons à Médecins sans frontières, pour la crise des réfugiés, au Festival de musique du Grand Moncton, C. P. 1457, Moncton, N.-B., E1C 8T6, à l’École des arts de la scène du Capitol, 811, rue Main, Moncton E1C 1G1, ou à l’œuvre charitable de leur choix. «Quand le dernier soir tombera sur nous, comme il est tombé sur nos parents, nous retournerons à notre modeste demeure, terre de notre certitude, rassurés d’avoir accompli notre devoir envers notre peuple.», Koofi Awooner, poète tué par les terroristes du Westgate Mall en 2013, à Nairobi au Kenya. Vos condoléances peuvent être transmises sur Internet à (www.funerairepassagefuneral.ca) dans le «Livre des visiteurs». Les arrangements funéraires ont été confiés aux soins professionnels de la Coopérative funéraire Passage, 3754, Route 134, Shediac Bridge, N.-B., E4R 1T3, (506) 532-1050
